L’article L. 80 B du Livre des procédures fiscales (LPF) protège les contribuables contre les revirements de doctrine administrative. Si un contribuable suit une interprétation formellement admise par l’administration fiscale, celle-ci ne peut pas revenir en arrière pour procéder à un rehaussement d’imposition. Ce principe, souvent invoqué dans le cadre de la procédure de rescrit, garantit une certaine sécurité juridique aux entreprises et particuliers.
Le cas de la Cotisation Foncière des Entreprises et l’évaluation des locaux professionnels
En matière de Cotisation Foncière des Entreprises (CFE), le Code général des impôts (CGI) distingue :
La distinction est essentielle, car elle impacte le calcul de la base imposable et donc le montant de la CFE due.
La société Les Fils A, exploitant une scierie en Haute-Loire, a déclaré en 2004 son établissement comme industriel en remplissant un formulaire modèle U. Cependant, l’administration fiscale lui a demandé par courrier de remplir à la place un formulaire CBD, utilisé pour les locaux commerciaux. En conséquence, l’administration a appliqué les règles d’évaluation des locaux commerciaux.
Lors d’un contrôle en 2018, l’administration a changé de position et a requalifié l’établissement en industriel, entraînant un redressement de CFE pour 2015 et 2017.
La société a contesté cette requalification en invoquant l’article L. 80 B du LPF, considérant que le courrier de 2004 constituait une prise de position formelle de l’administration.
Les juridictions de première instance (TA de Clermont-Ferrand) et d’appel (CAA de Lyon) ont rejeté la demande de la société, estimant que le courrier du 2 juillet 2004 ne constituait pas une prise de position formelle.
Le Conseil d’État a annulé l’arrêt de la CAA de Lyon, jugeant que l’administration avait bien pris position en 2004 en affirmant que le formulaire modèle U avait été envoyé à tort et en demandant le formulaire CBD.
Cette décision confirme qu’un simple courrier rectificatif peut être considéré comme une prise de position formelle de l’administration fiscale. Ainsi, une entreprise ayant suivi cette orientation ne peut pas être sanctionnée a posteriori pour s’y être conformée.
Cette jurisprudence réaffirme un principe clé du contrôle et contentieux fiscal : l’administration fiscale est tenue par ses engagements, même informels, lorsqu’ils modifient l’interprétation d’un texte fiscal. Les entreprises doivent être vigilantes et conserver toute correspondance susceptible d’influencer leur régime fiscal.
Le contentieux fiscal constitue une activité centrale du cabinet. Ce domaine du droit implique de représenter, défendre et accompagner les contribuables dans leurs différends avec l'administration fiscale, qu'il s'agisse de l'impôt sur le revenu, de l'impôt sur les sociétés, de la TVA ou des droits de succession.
Le cabinet Altij & Oratio Avocats vous apporte son assistance et ses conseils pour défendre vos droits face à l'administration fiscale, que vous soyez un particulier ou une entreprise, en vous proposant des solutions sur mesure adaptées à vos besoins.
Le contentieux fiscal constitue une activité centrale du cabinet. Ce domaine du droit implique de représenter, défendre et accompagner les contribuables dans leurs différends avec l'administration fiscale, qu'il s'agisse de l'impôt sur le revenu, de l'impôt sur les sociétés, de la TVA ou des droits de succession.
Le cabinet Altij & Oratio Avocats vous apporte son assistance et ses conseils pour défendre vos droits face à l'administration fiscale, que vous soyez un particulier ou une entreprise, en vous proposant des solutions sur mesure adaptées à vos besoins.